Les règles : révélations et révolution - Vivre ma nature cyclique
Ce blog est aussi un espace dans lequel je souhaite te donner la parole. Voici un article écrit par Azalée à propos des menstruations, les règles.
La première fois que j'ai eu mes règles.
Je ne sais pas pour vous, mais la première fois que j’ai eu les règles, ce n’était pas exactement un événement de féminité sauvage et puissante, mais plutôt une enfant de douze ans qui se réveille dans une mare de sang. Et puis, immédiatement, il m’a été donné des serviettes hygiéniques jetables. ” Et ensuite, tu passeras aux tampons. Là tu es trop jeune. Tu prends cette serviette jetable rose plastifiée, mais après tu mettras des tampons. C’est comme ça que font toutes les femmes. ” Ok, super. C’est moche, trop gros pour être discret, mais pourtant je devrais le cacher. Et en plus ça coûte de l’argent ? Comment on fait marche arrière ?
Mais au fait, que sont les règles ?
Les règles ont été représentées et vues de différentes façons au cour des siècles et des époques. Des clichés où l’on disait que les femmes ne devaient pas cuisiner pendant leurs règles au liquide bleu des publicités d’aujourd’hui, les règles sont cachées, rendues discrètes par la société.
Les règles font en fait partie de ce que l’on nomme le cycle menstruel. C’est un cycle qui consiste basiquement en quatre phases :
- l’ovulation – un ovocyte est expulsé de l’ovaire,
- l’endomètre s’épaissit en vue d’une hypothétique grossesse,
- l’endomètre se désagrège s’il n’y a pas eu de grossesse, ce sont les règles,
- puis il se reforme et on est reparti pour un tour.
Martin Winckler écrit que « les règles sont une « mue » de la paroi intérieure de l’utérus, rythmée par les ovulations et déclenchée par l’absence de grossesse » (Winkler, M. (2020). C’est mon corps. L’iconoclaste).
Petite Histoire des règles et de la façon dont on les a cachées.
D’après certaines lectures que j’ai pu faire, il semblerait que les règles aient été considérées comme sacrées, témoignant du pouvoir reproducteur des femmes dans l’Antiquité. Au XIXème siècle, en Allemagne, la majorité des femmes ne portaient pas de protections particulières durant leurs règles. Cela peut sembler bizarre, mais à cette époque, il était naturel de se comporter ainsi. Les règles n’ont pas toujours été cachées et secrètes !
Au Vème siècle avant Jésus-Christ, les Égyptiennes, les Grecques, les Romaines ou encore les Japonaises utilisaient des équivalents de tampons, faits en laine, en papier, en herbe…
Vers la fin des années 1800, les premières serviettes hygiéniques furent créées, mais c’est seulement dans les années 1920 que les entreprises commencèrent à les commercialiser et les femmes à en acheter. Les premiers Tampax (oui, oui, avec le même nom) arrivèrent en 1936.
Quels choix pour recueillir sang des règles ?
Les protections hygiéniques externes
Les serviettes hygiéniques auto-adhésives, c’est à dire qu’elles sont collées sur les sous-vêtements. Il en existe de différentes tailles, avec des rebords ou sans rebord, parfumées, colorées… C’est à vous de tester et de voir si cela vous convient. Les serviettes sont jetables, c’est-à-dire qu’au bout d’un certain moment, selon comment vos règles sont abondantes et selon votre sentiment de gêne, vous pouvez la jeter et en prendre une neuve.
Les serviettes hygiéniques en tissu sont utilisées de la même façon que les serviettes jetables, sauf qu’au lieu de la jeter une fois qu’elle est pleine, il faut la faire tremper, puis la laver, à la main ou à la machine. On peut s’en resservir pendant plusieurs cycles. Les serviettes en tissu sont souvent en coton ou en flanelle, et on peut même les fabriquer soi-même.
Les culottes menstruelles ou culottes de règles sont des protections menstruelles lavables, fabriquées avec trois couches de tissu absorbant. Elles s’utilisent à la fois comme une culotte et comme une serviette hygiénique lavable. Elles peuvent en moyenne se garder durant 12 heures, à chacun.e d’adapter en fonction de l’abondance de son flux et de son confort.
Les protections hygiéniques internes
Les tampons, qui sont insérés dans le vagin. Il en existe également plusieurs tailles, avec ou sans applicateur. Les tampons sont également jetables.
L’éponge de mer naturelle s’utilise un peu comme un tampon. Elle se taille sur mesure, ainsi elle peut s’adapter parfaitement à votre confort. Lorsqu’elle est pleine, souvent au bout de deux-trois heures, il faut la rincer dans un lavabo, et vous pouvez la réutiliser ensuite. L’éponge de mer naturelle peut vous servir pendant environ six à huit cycles. Attention les éponges synthétiques ne sont pas adaptées.
La coupe menstruelle est une coupe (ou « cup ») en forme de cloche, dans une matière souple, en caoutchouc (Keeper) ou en silicone (Divacup, Mooncup). La coupe retient le flot de sang et a une contenance plus importante que les autres protections périodiques. Pour installer la coupe, il faut la plier et l’insérer dans le vagin, un peu comme pour un tampon, mais moins profondément. Une petite tige aide à la retirer ensuite. Une fois pleine, il faut la vider et la nettoyer à l’eau savonneuse, puis on peut la remettre. Elle peut servir pendant dix ans en général.
Et si on se passait de protections hygiéniques ?
Le Flux Libre Instinctif est une méthode qui consiste à écouter son corps, à devenir continente pour ne plus porter aucune protection hygiénique pendant les règles. L’idée étant de ressentir le moment où le sang coule et de le libérer en allant aux toilettes. Petit à petit, cela devient instinctif et on n’a plus besoin d’y penser. Un groupe Facebook de soutien portant simplement le nom de la méthode permet aux femmes de discuter et de s’aider dans la mise en place du Flux Libre Instinctif ou FLI.
Les règles, un cycle .
Lorsque l’on a nos règles, nous savons en général que nous fonctionnons selon un rythme cyclique. D’après Martin Winckler toujours l’idée qu’un cycle dure 28 jours est un dogme fondé par des médecins du XXème siècle en s’inspirant du cycle de la Lune. Sauf que le cycle de la Lune n’est pas de 28 jours mais de 29,5 jours, et que, par ailleurs, je ne connais pas de femmes dont le cycle naturel soit de 28 jours. En fait, on peut dire qu’un cycle peut aller de 21 jours à 35 jours, et qu’il peut être différent d’un mois sur l’autre ou selon les périodes de la vie. Comme beaucoup de femmes, je crois, j’apprécie l’idée de la Lune qui rythmerait nos vies et nos cycles. Mais c’est plus sur un pan spirituel que sur un pan purement scientifique.
Le cycle menstruel.
Le cycle menstruel passe par différentes phases, physiques évidemment comme nous l’avons dit au début de cet article, mais aussi mentales. Il est normal d’être parfois plus fatiguée, plus irritable, plus inspirée, plus créative, plus énervée… selon les périodes du cycle.
Notre société pensée et créé par des personnes linéaires, sur un mode linéaire, va décrédibiliser notre fonctionnement cyclique. Attention pour la révélation, avoir vos règles ne décrédibilise pas votre colère. Bien au contraire ! Quelque soit le moment de mon cycle, je suis légitime à avoir le comportement que j’ai.
Notre société est linéaire, mais une moitié de la population mondiale suit un calendrier circulaire. Et, en plus, ce serait quelque chose dont on pourrait se moquer, qui permettrait de dénier les actes et paroles des femmes ? Oh, non je ne crois pas.
Prendre conscience de mon fonctionnement circulaire m’a permis d’accepter mes ascenseurs émotionnels, mes périodes d’efficacité créative, face à celle où ma télévision est ma meilleure amie, mes périodes de sociabilité et de repli sur soi.
Nous ne sommes pas obligées d’être au top tout le temps, d’être constante et identique à chaque moment du mois. Nous pouvons changer d’avis, avoir besoin d’une pause, et nous refermer sur nous avant de nous ouvrir davantage. Voilà ce que m’ont appris ces années de menstruations.